Qu’est-ce qu’un modèle d’exploitation ? – Un moyen pratique de réussir stratégiquement

Dans le paysage dynamique des entreprises modernes, de nombreuses organisations ont connu une croissance organique, ajoutant des processus et des structures progressivement au fil du temps. Cela se traduit souvent par un modèle d’exploitation hérité complexe et non planifié. Bien que ces modèles puissent contribuer au succès, ils manquent souvent de l’alignement stratégique et de l’efficacité nécessaires pour soutenir une croissance durable. En passant d’une approche ad hoc à une conception intentionnelle, les organisations peuvent mettre en place des modèles d’exploitation cohérents, performants et véritablement alignés sur leur stratégie.

Dans ce blog, nous explorons comment le passage à une conception intentionnelle peut aider les organisations à créer des modèles d’exploitation adaptés. Nous discuterons de ce que sont les modèles d’exploitation, pourquoi ils sont essentiels et fournirons des informations sur la façon de les concevoir efficacement. Au terme de cette lecture, vous comprendrez comment un modèle d’exploitation bien conçu peut renforcer l’efficacité globale de l’organisation, soutenir ses objectifs stratégiques, et ouvrir la voie à une réussite durable.

Avant de se plonger dans la cartographie de modèles d’exploitation, il est important de comprendre ce qu’ils sont et pourquoi ils sont essentiels pour chaque organisation. Une entreprise prospère repose sur plusieurs capacités clés, qui représentent ses fonctions principales. Ces capacités englobent divers processus impliquant de nombreux acteurs métier, objets de données, applications, équipements, etc. Au milieu de cette complexité, il est facile de perdre de vue les composants nécessaires pour répondre aux propositions de valeur de l’organisation. C’est là que les modèles d’exploitation sont indispensables. Ils fournissent un aperçu complet des principales fonctions de l’organisation, en veillant à ce que toutes les personnes impliquées comprennent le fonctionnement et les interactions de l’organisation.

Les modèles d’exploitation peuvent exister à différents niveaux. Dans certains cas, un modèle d’exploitation unique pour l’ensemble de l’organisation peut suffire. Certaines organisations optent pour des modèles d’exploitation très détaillés intégrant des procédures opérationnelles standard qui encadrent précisément les activités quotidiennes. Il n’existe pas de solution universelle : le véritable enjeu est d’ajuster le niveau de granularité en fonction des exigences et du contexte de l’entreprise.

Les modèles d’exploitation sont généralement définis sur différents niveaux, en fonction de leur objectif et de leur public. 

Pour nos initiatives de transformation d’entreprise, nous choisissons une approche équilibrée. Dans notre blog « La puissance du modèle d’exploitation de l’architecture d’entreprise », nous abordons l’utilisation de cartes de capacités pour structurer l’organisation. Nous mentionnons également les chaînes de valeur ou les cartes de processus de haut niveau comme alternatives, mais nous nous concentrerons ici sur les capacités. Les cartes de capacités fournissent une base solide sur laquelle construire des modèles d’exploitation cibles, offrant une structure globale et servant de point de navigation.

En règle générale, il existe un modèle d’exploitation pour chaque capacité clé. Dans certains cas, plusieurs capacités peuvent être combinées en un seul modèle d’exploitation ou une seule capacité peut avoir plusieurs modèles d’exploitation. Cependant, en règle générale, vous aurez un modèle d’exploitation par capacité.

Pour chaque capacité, nous devons concevoir son fonctionnement interne – le modèle opérationnel

Les capacités définissent le « quoi des fonctions d’une organisation. Mais lorsque nous approfondissons chaque capacité, nous découvrons le « comment » – l’essence d’un modèle d’exploitation. Cela englobe :

• Les tâches requises pour fournir la proposition de valeur de la capacité
• Les personnes ou les équipes responsables de l’exécution de ces tâches
• Les lieux où ces tâches sont effectuées
• Les informations nécessaires à l’achèvement de la tâche
• Les logiciels et les technologies utilisés dans le processus.

ASTUCE : Bien que vous ayez la possibilité de déterminer le niveau de détail de votre modèle d’exploitation, il est conseillé de le garder concis sur une seule page pour éviter toute confusion. Cette approche vous permet de vous concentrer sur les éléments cruciaux et leurs interconnexions, ce qui améliore la clarté et l’efficacité.

Voici à quoi pourrait ressembler le modèle d’exploitation de la capacité de gestion des passagers d’un aéroport.

Il est divisé en niveaux correspondant aux différents domaines de l’architecture BDAT :

• Métier (Business)
• Données (Data)
• Application (Application) et
• Technologie (Technology)

L’exemple illustre le processus de gestion des passagers d’un aéroport, détaillant les interactions entre les acteurs métier, les processus, les composants applicatifs et l’équipement à travers quatre processus métier principaux : l’enregistrement, le contrôle de sécurité, l’immigration et les douanes, et l’embarquement.

• Enregistrement : Le personnel d’enregistrement lance le processus d’enregistrement, soutenu par l’application d’enregistrement, qui valide les informations sur les passagers et attribue les sièges. Ce processus utilise des bornes en libre-service et des comptoirs d’enregistrement. L’objet de données Passager est central, interagissant à la fois avec le plan de cabine pour l’attribution des sièges et les services de l’application d’enregistrement.
• Contrôle de sécurité : Le personnel de sécurité effectue le contrôle de sécurité en s’appuyant sur l’application de contrôle de sécurité et l’appareil à rayons X, ce qui génère les résultats du contrôle. Le processus permet de s’assurer que tous les passagers et leurs bagages sont contrôlés pour détecter les menaces en termes de sécurité.
• Immigration et douanes : Les agents d’immigration s’occupent du processus d’immigration et de douane, en utilisant l’application d’immigration et de douane et des scanners de passeport pour traiter les informations de passeport et les formulaires de déclaration des clients passagers.
• Embarquement : Le personnel d’embarquement gère ensuite le processus d’embarquement, avec l’aide de l’application d’embarquement et des scanners de cartes d’embarquement, assurant la vérification des passagers et leur éligibilité à l’embarquement prioritaire. L’objet Données Passager circule à travers ces processus, assurant des transitions fluides et l’intégrité des données tout au long du parcours du passager.

Bien sûr, vous pouvez ajouter d’autres couches ou utiliser d’autres éléments. ArchiMate, par exemple, propose plus de 60 éléments qui peuvent vous aider.

ASTUCE : Assurez-vous de ne pas entrer dans trop de détails. Après tout, vous voulez aussi que les non-architectes soient capables de le comprendre. Vous devez donc limiter la variété des éléments à un maximum de 10 types d’éléments. Il y a d’autres résultats en EA : cartes stratégiques, feuilles de route, cartes de processus, cartes applicatives et technologiques… Il n’est donc pas nécessaire de tout intégrer dans vos modèles d’exploitation.

• Vous pouvez utiliser des modèles d’exploitation pour expliquer efficacement le fonctionnement d’une ou plusieurs fonctionnalités. Vous pouvez le faire avec un seul diagramme.
• Vous pouvez expliquer le contexte des modifications prévues. Les parties prenantes comprendront plus facilement ce qui est en jeu et quelles parties de l’organisation sont touchées.
• Vous pouvez l’utiliser pour modéliser les menaces architecturales. Les risques peuvent être plus facilement identifiés et leur impact plus facile évalué.
• Pour la planification basée sur les capacités, vous devez définir une feuille de route avec des exigences pour vos capacités stratégiques. Le modèle d’exploitation vous aide à identifier les faiblesses et les potentiels d’optimisation et à en déduire les exigences stratégiques.
• Vous pouvez l’utiliser pour décrire les modèles d’exploitation cibles. Cela vous permet de définir, de discuter et de communiquer sur la manière dont vous souhaitez travailler à l’avenir.

CONSEIL : Bien sûr, il faut fournir des efforts pour créer des modèles d’exploitation et les maintenir à jour. Réunissez un maximum d’intéressés : CxO, manageurs des risques, planificateurs stratégiques… Le nombre de parties prenantes intéressées sera déterminant pour le succès de votre initiative.

Le plus intéressant, c’est que vous avez peut-être déjà défini une grande partie des éléments nécessaires. Par exemple, dans la gestion de portefeuille applicatif, où vous avez établi le catalogue de vos applications, ou encore dans la gestion stratégique, avec vos cartes de capacités. Cette base existante permet de gagner un temps précieux tout en garantissant une cohérence et une harmonisation optimales.

Quelle que soit la taille de votre organisation, elle fonctionne selon un mode opératoire propre. Ce fonctionnement peut être formalisé sous la forme d’un modèle ou d’une maquette. Que vous choisissiez de commencer par cartographier vos capacités ou par une autre approche pour obtenir une vue d’ensemble, l’essentiel est de garantir que tous les acteurs partagent la même compréhension de ce qui se passe dans l’organisation. Mais ne vous arrêtez pas à la simple description du « quoi » ! Une fois cette vision globale établie, vous pouvez la décliner à différents niveaux de détail selon vos besoins. Ainsi, chacun sait précisément comment les activités s’enchaînent, ce qui renforce la transparence et la collaboration. Cette démarche améliore non seulement l’efficacité opérationnelle, mais elle facilite aussi la prise de décisions éclairées, soutient la planification stratégique et apporte de nombreux autres bénéfices essentiels à la réussite durable de l’organisation.